Détails du projet

La volonté de la commune d’Echallens était de «remettre le Château au milieu du village».

Construit au XIIIe siècle, agrandi, transformé, voué à de nombreux usages publics, le Château d’Echallens avait perdu de sa prestance au fil des siècles.

Programme

Le programme fixé par le maître d’ouvrage portait sur trois bâtiments. La rénovation de l’aile nord du Château – classée à l’inventaire vaudois des monuments et sites – devait permettre d’accueillir les services com- munaux regroupés. Un bâtiment nouveau de trois niveaux pour réunir trois services cantonaux et la Gendarmerie. Un parking souterrain de 44 places devait compléter le bâtiment. Une dernière construction semi-enterrée, appelée la Galette, devait se situer sous la place haute du Château.

Ce bâtiment devait accueillir un guichet de contact ouvert à la population et la salle du Conseil. Il devait également servir de point d’accès vers le Château et le bâtiment nouveau. En résumé, il s’agissait bien de regrouper les services municipaux et d’intégrer des services cantonaux dans le nouveau complexe pour redonner au site du Château et à ses nouveaux compléments sa prépondérance comme centre de la vie publique challensoise.

Projet

Architecturalement, l’idée de base du projet était de marquer nettement la distinction entre la construction historique rénovée et les éléments nouveaux, le bâtiment et la Galette. La volonté était également d’implanter la nouvelle construction de telle sorte qu’elle vienne refermer la forme en L du Château pour recréer sur la place haute une cour fermée comme elle existait historiquement.

Réalisation

Gros œuvre et enveloppe ont exigé des approches diverses en fonction des trois types de construction. Pour ce qui concerne le Château et la Galette, il a fallu creuser la place haute afin de créer le bâtiment se-mi-enterré relié au Château. Cette opération a impliqué une reprise en sous-œuvre des murs de la construction historique pour ouvrir un accès souterrain jusqu’à la cage d’escalier centrale du Château. Pour rénover cette dernière, il a été nécessaire de démolir les trois dalles intérieures. Par précaution, un renfort des façades a été installé durant cette phase avec un cerclage métallique du bâtiment. Les dalles ont ensuite été recréées en béton armé. Un escalier a été coulé avec mise en place sur la «paillasse» de marches et de contremarches adaptées à l’édifice historique. Pour les façades du bâtiment nouveau, le concept allie, en direction de la ville, une façade vitrée de type poteaux/ traverses avec, côté Château, une façade en grès cérame afin de créer une harmonie avec les crépis anciens du Château.

Enfin, pour la Galette, le système de toiture plate répond à des exigences de haut niveau. En plus de l’étanchéité et de l’isolation nécessaires pour résister aux sollicitations climatiques, la dalle de toiture de la Galette correspond à la place haute et doit pouvoir être carrossable pour un camion pompier de deux dizaines de tonnes. Pour ce qui concerne les aménagements intérieurs, ils correspondent aux ambiances très différentes des bâtiments. Dans le bâtiment nouveau et la Galette, l’ambiance est résolument contemporaine : moquettes sur faux planchers ou revêtements de sol en chape poncée, revêtement mural en fibre de verre. Pour la salle du Conseil, le sol est en moquette jaune et les plafonds en bois micro-perforé. Quant au Château, les murs d’origine sont traités avec des crépis anciens revêtus de peinture à la chaux et les murs neufs en crépis synthétiques. Le sol est en parquet de chêne et les faux plafonds sont métalliques.

Techniques

La toiture plate du bâtiment nouveau est équipée d’un ensemble de panneaux photovoltaïques de 230 mètres carrés. Pour le chauffage, les trois bâtiments sont alimentés par deux chaudières, une à pellets et une chaudière à gaz qui sert d’appoint en cas de recharge de pellets ou de trop fort besoin énergétique. Le bâtiment enterré sert de passerelle technique entre le bâtiment nouveau où se trouvent le tableau électrique principal et les deux chaudières. La Galette est ventilée avec un monobloc double flux. Dans le Château, on a conservé au maximum la distribution existante du chauffage et adapté ou refait à neuf les réseaux sanitaires.

Mesures particulières

Les mesures particulières les plus importantes ont été la reprise en sous-œuvre d’un mur du Château et le renforcement d’un muret historique avec une paroi clouée entre la place haute et l’accès extérieur du rez-de-chaussée inférieur du Château.

Défis

L’aile ouest du Château, qui n’a pas fait l’objet de rénovation, abrite une salle de gym pour les écoles et le Conservatoire de musique. Alors que le chantier se déroulait sur toute la parcelle de la place haute, il a fallu conserver et sécuriser un accès provisoire à ces locaux pour leurs utilisateurs et pour les pompiers. Ainsi une passerelle provisoire a été mise en place pour piétons et un accès pompier a été créé à l’arrière du Château. La découverte de vestiges archéologiques durant la phase de terrassement a conduit à une décision cantonale. Obligation a été faite de les conserver et de les intégrer au projet, modifiant ainsi les plans de la Galette en cours de route. Les vestiges ont ensuite été nettoyés et restaurés et sont exposés devant l’entrée de la Galette. Enfin, certains locataires du nouveau bâtiment n’ont été connus qu’au cours de la construction, d’où de nouveaux aménagements à intégrer en cours de projet, notamment pour le poste de la Gendarmerie.