Détails du projet

Nouveau quartier de la Genève internationale

La Cité internationale du Grand Morillon est issue du Plan localisé de quartier adopté en 2018 par l’État de Genève. Ce PLQ vise à développer dans le périmètre défini une planification urbaine réunissant des programmes d’activités et de logements de manière qualitative et intégrée.

Historique

Destiné prioritairement aux organisations internationales, il s’étend sur des parcelles appartenant à trois maîtres d’ouvrage distincts. Bénéficiant d’un droit de superficie sur la partie Nord-Est du secteur, octroyé par l’État de Genève, la Fondation Terra et Casa a fait construire, en tant que Maître d’ouvrage, un immeuble de 88 logements le long de la rue Michelle-Nicod. Réalisé en Entreprise Totale par Seiner Construction de 2020 à 2022, le bâtiment a été conçu par les architectes du bureau Bonnard+Woeffray Architectes SA, lauréats du concours d’architecture.

Situation

Le projet s’inscrit dans le périmètre marquant l’angle de la route de Ferney avec la route des Morillons, au Petit-Saconnex. Il appartient au secteur des Organisations internationales et se situe dans l’environnement proche des bâtiments du Conseil Œcuménique des Églises, de l’École internationale et de l’Organisation Internationale du Travail. Le nouveau siège de Médecins sans frontières en Suisse et la résidence pour étudiants de l’IHEID prennent place sur le même secteur défini par le PLQ. Les trois maîtres d’ouvrage ont travaillé en étroite collaboration pour la création, au sein de cette Cité internationale du Grand Morillon, d’un espace harmonieux et ouvert au public, en développant un projet commun d’aménagement paysager.

Programme

Le bâtiment du Grand Morillon comprend neuf niveaux hors sol et deux en sous-sol. Il accueille essentiellement des logements, au nombre de 88, mais également mille mètres carrés de surfaces d’activités divisés en six espaces au rez-de-chaussée; un parking souterrain occupe une grande partie du sous- sol. Le programme de logements de la Fondation Terra et Casa, destiné prioritairement aux employés de la Genève internationale, prend place dans un bâtiment unique aux proportions élancées et à l’expression épurée. Les appartements de 1,5 à 6 pièces sont répartis sur les huit étages, soit 11 appartements par niveau desservis par trois cages de distribution. Les quatre, cinq et six pièces jouissent d’une double orientation, traversants entre le mail et le Domaine du Grand Morillon pour les appartements de la partie barre, et avec une disposition en angle pour ceux de la tête. Les trois pièces sont mono-orientées et bénéficient du dégagement sur le mail.

Le projet vise à une rationalité constructive dans la disposition des logements par niveau pour assurer une potentielle convertibilité future. La typologie des appartements répond aux objectifs de la Fondation Terra et Casa: pièces de tailles généreuses et similaires, avec séjour plus large côté mail et cuisine-salle à manger ouverte sur le côté opposé, créant un espace jour traversant en forme de baïonnette. La chambre attenante à la loggia est munie d’un panneau coulissant permettant diverses utilisations et liaisons entre les pièces de vie. Le balcon loggia, intégré dans la volumétrie, offre un dégagement extérieur protégé connecté à deux ou trois pièces de l’appartement.

Les surfaces d’activités du rez-de-chaussée sont complétées par des locaux pour les vélos et les poussettes. Le parking souterrain est desservi par une trémie positionnée entre deux aires qui permet sa mutualisation et l’accès aux autres aires. Une rampe intermédiaire dessert le deuxième niveau de parking des logements de Terra Casa et du siège MSF.

Projet 

Le projet soulève la question de l’échelle adéquate du bâti vis-à-vis des nouveaux espaces publics à créer, la place et le mail. Il interroge aussi la problématique du degré de parenté entre les différentes morphologies du bâti à construire le long de la Promenade de la Paix. Le quartier voisin du Conseil Œcuménique des Églises propose une agrégation de parallélépipèdes rectangles de dimensions variables, en plan et en élévation, posés dans un parc, autour d’une pièce maîtresse, le centre œcuménique. Il en ressort une forme urbaine cohérente, simple et forte.

Le projet s’inspire de la cohérence voisine et propose de poursuivre le concept avec une adaptation de la forme primaire aux aires et au PLQ. La barre supplante le plot, ses proportions longues et fines accompagnent de manière fluide le geste du mail central. La barre réagit au vide de la place par un élargissement, dotant également le quartier d’une tête sur la route des Morillons. L’identité du futur quartier trouve ainsi son accroche. L’espace central est qualifié, articulé et ouvert sur son contexte, comme une intériorité entre ville et campagne. La simplicité des formes et la précision de leur agrégation assurent la cohérence entre quartiers.

Réalisation

L’immeuble est érigé avec une structure de type poteaux dalles – qui assure sa flexibilité future – stabilisée par des noyaux de distribution verticale. La modénature des façades est composée d’une grille exprimant les différentes travées. Réalisée en éléments préfabriqués béton, elle assure la longévité de l’ouvrage et les faibles coûts d’entretien. Les grands percements offrent un apport généreux en lumière naturelle. Les menuiseries extérieures en aluminium les fragmentent au rythme des cloisons intérieures. La rationalité formelle, typologique et constructive assure au projet une grande économicité tant à la réalisation qu’à l’exploitation.

Une toiture plate végétalisée et munie de panneaux photovoltaïques, le raccordement au réseau de chaleur à distance CADIOM des SIG, la qualité de l’enveloppe et des installations techniques ont permis à l’immeuble d’atteindre les standards énergétiques HPE. Il répond ainsi à toutes les exigences en vigueur, notamment à celles d’adaptabilité aux personnes à mobilité réduite et offre un maximum de confort. Outre le contexte Covid et les difficultés d’approvisionnement en matériaux, la protection du marronnier du site par la mise en place d’une berlinoise et la pose de vis pour réaliser la dalle pompier, ainsi que le défi lié à la réalisation d’une rampe commune pour permettre l’accès à l’IHEID sont à signaler. Avec l’achèvement de ce chantier et les projets à venir, le développement urbain de la Genève internationale prend un nouvel élan.