Détails du projet

Trois siècles d’existence dévolue à la Justice.

Erigé en 1712, le «bâtiment de la Discipline»

Situation

Il a servi de maison de correction et d’hôpital. En 1777, un incendie détruisit sa charpente (qui abritait un grenier à blé), puis en 1860, une transformation fut entreprise en vue d’aménager l’édifice en prison; c’est notamment à cette occasion que les fenêtres furent obstruées.

Cette affectation a subsisté jusqu’en 1979, date à partir de laquelle le bâtiment a servi de relais carcéral du Palais de justice.

C’est en 1987 et 1996 que furent votés par le Grand Conseil les crédits en vue de transformer la vénérable construction, pour la rendre apte à l’accueil de la juridiction de l’Instruction. Située au n° 9, de la rue des Chaudronniers, soit au coeur même de la Vieille-Ville de Genève, l’établissement jouxte le Palais de justice, lui aussi aménagé dans des volumes historiques.

Des fouilles archéologiques, entreprises dès 1987 et poursuivies en fonction de l’avancement des chantiers du Palais de justice et de la transformation de l’ancienne prison Saint sons-armoires laissent apparaître les poutres d’origine, tandis que les interventions destinées à assurer les nouvelles fonctions se démarquent du bâtiment historique par un traitement contemporain.

La restauration de l’ouvrage a nécessité une reprise en sous-œuvre, la structure verticale d’origine étant assurée par les anciens murs et la structure horizontale par les anciens planchers, renforcés par des tables de compression.

L’enveloppe du bâtiment est restituée dans son état premier, en restaurant notamment les soubassements, les encadrements du 19e siècle et cordons en pierre de taille, et en mettant en œuvre des crépis à la chaux recouverts de peinture minérale.

Pour les vitrages, un cadre en acier isolé, doté d’un dispositif d’entrave à l’ouverture, supporte des verres isolés et sécurisés favorisant par ailleurs la qualité de la lumière naturelle dans ce bâtiment du 18e siècle.

A l’intérieur, les sols sont en planchers techniques en bois et en pierre, recouverts de frêne et de pierre naturelle, alors que les murs existants sont crépis à la chaux et recouverts d’une peinture minérale, les cloisons étant exécutées en plaques de plâtre avec impostes vitrées, et les menuiseries en frêne. Les faux-plafonds sont en plaques de plâtre.

L’ensemble des mesures prises répond à des normes phoniques et de sécurité adaptées à la fonction du bâtiment.

Deux ascenseurs électriques de 630 kg/8 personnes et un passe-documents équipent désormais le bâtiment, qui est partiellement rafraîchi, la production de froid nécessaire étant logée au sous-sol. Eaux chaudes sanitaire et de chauffage sont produites à partir des installations existantes du Palais de justice.

Antoine, ont apporté un éclairage nouveau sur le secteur de la ville antique: dégagé en 1987, un menhir témoigne d’un culte anonyme pouvant remonter déjà au néolithique, soit 4’000 ans avant J.-C. Un squelette enterré en position assise entre 400 et 180 avant J.-C., en pleine période gauloise, confirme le caractère sacré du lieu.

Programme

Répondre aux besoins des services de l’Instruction. La définition du programme des locaux découle du dispositif prévu par l’Instruction, instance judiciaire pour laquelle il s’agissait d’organiser des volumes pratiques et fonctionnels, en rapport avec les exigences formulées pour les bureaux modernes, tout en préservant des dispositions indispensables à la sécurité.

Ainsi, les 2’950 m2 de surface brute de planchers inscrits dans les 12’300 m3 SIA de la construction, accueillent seize bureaux de juges, deux d’analystes financiers, trois salles d’audience, des cabines d’attente pour détenus, des réceptions, une cafétéria et divers autres types de bureaux annexes et salles d’attente.

L’organisation des locaux et les mesures d’aménagement concourent aux objectifs de sécurité, et des liaisons directes avec le relais carcéral sont prévues. L’ensemble comprend six niveaux, dont un souterrain, et l’emprise au rez-dechaussée est de 575 m2.

Projet

Reprise des structures originelles. La solution architecturale consiste à redonner au bâtiment sa nature d’origine, par la mise en valeur des éléments architecturaux découverts. Les percées longitudinales et transversales sont rétablies par le dégagement des couloirs qui s’élargissent jusque dans les pignons. Les impostes vitrées qui surmontent les cloiConcept énergétique.

Le bâtiment étant classé monument historique, les façades n’ont pas pu faire l’objet d’une isolation extérieure.

Cependant, tous les vitrages ont été changés et ont désormais un coefficient de transmission de chaleur global de «Kf» = 2,6 W/m2 K. La production de chaleur est assurée par la centrale thermique du Palais de justice, dimensionnée en conséquence.

Une conduite à distance alimente le distributeur-collecteur de Saint-Antoine. La fraction utile de ce bâtiment est de ce fait égale à 0,91( – ). La puissance installée est de 195 kW/h et la surface de référence énergétique de 2’840 m2. Le régulateur, de type numérique est compatible avec celui installé au Palais de justice.

L’alimentation en courant fort est réalisée à partir du tableau électrique général existant dans l’extension du Palais de justice. Un nouveau module d’adaptation de la compensation du courant réactif, installé après la mesure et la mise en service du bâtiment.

L’éclairage du bâtiment ainsi que ses équipements électriques sont conformes à la recommandation SIA 380/4, («Energie électrique dans les bâtiments»), tout comme les niveaux d’éclairement et les puissances spécifiques.

Toutes ces mesures conjuguées amènent à une construction répondant aux exigences modernes, tout en conservant au bâtiment les atouts liés à ses origines, de même que son intérêt historique.